La Région et Beliris achètent le bureau van Eetvelde

Un patrimoine mondial bientôt accessible aux Bruxellois

Un patrimoine mondial bientôt accessible aux Bruxellois

Après avoir été utilisé comme représentation diplomatique par son précédent propriétaire, le bureau de l’hôtel van Eetvelde va pouvoir retrouver son lustre d’antan et s’ouvrir au public pour des visites.

Het huis werd tot kort gebruikt als diplomatieke vertegenwoordiging voor de vorige eigenaar. Het kantoor van het Hotel van Eetvelde zal nu haar luister van weleer terugvinden en voor het grote publiek worden opengesteld voor bezoeken.

A l’initiative de Pascal Smet, Secrétaire d’Etat en charge du Patrimoine, grâce à l’action coordonnée de la Région et de l’Etat Fédéral via le fonds Beliris, les pouvoirs publics sont devenus propriétaires de ce bâtiment emblématique.

En s’ouvrant au public le bureau van Eetvelde deviendra après l’Hôtel Solvay, la maison Cauchie et l’hôtel Hannon, une des pierres angulaires de la stratégie de rayonnement de Bruxelles grâce au patrimoine Art-Nouveau.

« Oui, nous l’avons fait ! Nous avons acheté un bien patrimoine mondial pour le rendre aux Bruxellois et aux amoureux d’Horta ! Bruxelles est la capitale de l’Art Nouveau. Nous devons l’affirmer et le valoriser pour faire rayonner notre Région. A quelques jours des journées du patrimoine/heritage days, l’achat par la Région de ce bâtiment démontre notre détermination. Nous voulons rendre accessible à tous notre patrimoine et en faire un outil de promotion de notre Région et de fierté pour les habitants ». déclare Pascal Smet, secrétaire d’état en charge du patrimoine.

"Je me réjouis de l’acquisition de l’extension de l’Hotel van Eetvelde, joyau du patrimoine Art Nouveau bruxellois, grâce au fonds de Beliris. Cette opération nous permet une nouvelle fois de concrétiser nos ambitions puisque ce joyau art nouveau vient compléter le patrimoine régional et son ouverture au public projetée en fera sans conteste un atout supplémentaire pour attirer touristes et visiteurs" déclare Rudi Vervoort, Ministre-Président de la Région de Bruxelles-capitale.

Karine Lalieux, ministre en charge de Beliris : « L’ouverture au public de bâtiments aussi exceptionnels reste encore trop rare à Bruxelles. L’acquisition de l’hôtel Van Eetvelde par la Région bruxelloise, rendue possible grâce au financement de 3,5 millions d’euros libérés par Beliris, lui offrira une nouvelle vie, un nouvel attrait avec l’installation en son sein du futur centre d’interprétation de l’art nouveau. Que ce soit par un financement, comme pour l’Hôtel Van Eetvelde, ou par la maîtrise d’ouvrage, Beliris joue chaque jour, dans des dizaines de projets, son rôle de soutien au rayonnement et à la promotion de notre capitale. »

Histoire

Commencé en 1895 alors que l’Art nouveau n’en est qu’à ses prémices, l’hôtel van Eetvelde apparaît comme l’une des réalisations les plus abouties de Victor Horta. Il confirme, au niveau de l’intérieur, son génie pour l’agencement des volumes, la diffusion de la lumière et l’utilisation de matériaux colorés.

Diplomate et conseiller du roi Léopold II, Edmond van Eetvelde fut le commanditaire de cet édifice. Dès 1885, il est nommé administrateur général des affaires étrangères de l’État indépendant du Congo. Il sera chargé de négocier la délimitation des frontières de la colonie avec la France, la Grande-Bretagne et le Portugal. En 1897, il supervise l’exposition coloniale de Tervuren et reçoit du souverain le titre de baron. À l’intérieur de l’hôtel, Victor Horta a utilisé des matériaux provenant du Congo et certains motifs évoquant la colonie. Dans le hall, des mosaïques parcourues de lianes accueillent les visiteurs. Pareilles à des tiges végétales, d’élégantes colonnettes supportent la verrière nervurée dont les vitraux, figurant feuilles et hampes florales stylisées, colorent la lumière naturelle. Quant à la salle à manger, décorée d’arbustes aux gracieuses inflexions, elle a conservé sa tapisserie gaufrée aux tons ocre, vert et brun qui met en scène plantes, éléphants et étoiles de mer.

Suite aux vicissitudes de l’histoire, le bien a été divisé en deux propriétés et le bureau, autrefois lié à l’hôtel, séparé de la partie principale.

Mis en vente en 2020, le bureau Van Eetevelde a été acheté par la Région grâce à la mise à disposition des moyens financiers de Beliris (+- 2millions d’euro). Depuis mi-juillet 2022, la Région (via sa régie foncière) est officiellement propriétaire. La demande émise par plus 1.000 signataires de la pétition initiée par Visite de Mon Voisin a donc été rencontrée. 

Début 2023 débuteront aussi les premières études visant la réalisation d’un plan de gestion patrimonial afin d’envisager les rénovations du bâtiment.

Le projet

  • Création d’une centre d’interprétation de l’Art nouveau et année Art nouveau :

Cette acquisition constitue la première étape dans le développement d’un centre d’interprétation de l’Art nouveau. Dans les semaines à venir le RANN (réseau Art Nouveau Network) y installera ses locaux. Pour rappel, Bruxelles accueille le secrétariat international de ce réseau qui fédère les grandes villes de l’Art nouveau dans le monde : Vienne, Barcelone, Nancy, Budapest, Riga, etc.

  • Création d’une nouvelle offre touristique, ouverture du bureau au public

Après avoir permis l’ouverture au public de l’Hôtel Solvay, de la maison Cauchie, la Région approfondit son action d’ouverture du patrimoine bruxellois. Ainsi dès le début de l’année 2023, un programme de visite guidée sera organisé dans ce bâtiment classé au patrimoine mondial.

Le rêve ultime

Remembrer le bureau et la partie principale de l’hôtel van Eetvelde. Ce rêve, partagé par tous les amoureux du patrimoine, prendra du temps. Mais la Région travaille sur le projet à long terme.

Histoire et traces de la colonisation

L’hôtel van Eetvelde fait partie des traces importantes de la colonisation à Bruxelles. Il a été traité de ce fait par le groupe de travail sur la décolonisation.

Extrait et recommandations :

L’hôtel van Eetvelde est un monument privé. Le Groupe de travail propose de le contextualiser quoi qu’il en soit en attirant l’attention, dans le narratif patrimonial, sur ses aspects coloniaux (cf. analyse §4.3.3.1.). L’intervention recommandée consisterait à :

  • développer les liens historiques variés entre ce bâtiment Art nouveau, qui appartient au canon de l’histoire de l’art et l’histoire coloniale, par exemple en invitant les propriétaires ou l’administration à intégrer, avec l’accord des propriétaires, des réflexions sur la dimension coloniale de l’immeuble dans leur documentation in situ, leurs canaux de communication, leurs publications, la programmation des événements, voire de développer des liens avec les marquages extérieurs autour du bâtiment, en vue de constituer un itinéraire consacré au patrimoine colonial. Il est important d’élargir la problématisation de l’histoire coloniale vers un discours plus vaste sur le patrimoine. L’enjeu réside ici dans le développement d’un narratif patrimonial plus englobant.
  • recommander aux propriétaires, à Explore Brussels et à l’ensemble du réseau Art nouveau (BANAD...) de faire occasionnellement usage de ce prestigieux site inscrit au Patrimoine mondial pour l’organisation d’événements décoloniaux dans ses salles de réunion. Le plan et la distribution de l’espace intérieur de l’hôtel van Eetvelde sont organisés en vue de réceptions dans et autour du hall central octogonal. Ce splendide cadre architectural peut acceuillir des événements représentatifs d’organisations de Bruxellois congolais, rwandais et burundais, à des événements décoloniaux, etc. (usage avec appropriation symbolique).

Année Art nouveau en 2023

Le commissaire général, Paul Dujardin, travaille actuellement à la programmation de cet événement important. 

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