Plan Atelier : un espace de travail pour chaque artiste

Plus de la moitié des artistes sont obligés de travailler à domicile. C'est la première conclusion de l'étude Level Five/Permanent. Plus loin, le collectif va même plus loin en indiquant que trois-quarts des artistes ne disposent pas d’un espace dédié à la création chez eux et se trouvent ainsi contraint de travailler dans leur salon. La majorité des artistes estiment que ces conditions ne sont pas propices à leur travail. Les ateliers sont pourtant indispensables au travail d’artiste. La raison la plus souvent avancée pour le travail à domicile est que les artistes n’arrivent pas à trouver des espaces adaptés ou qu’ils n’en ont pas les moyens financiers. C’est ce qui ressort d’une étude initiée par la VGC et soutenue par Pascal Smet, responsable pour la culture à la VGC. Ce travail a été mené, suivant une approche bottom-up, par le collectif d’artiste Level Five/Permanent, en vue de faire l’état des lieux des besoins des artistes de Bruxelles en matière d’ateliers. Aujourd'hui, Pascal Smet se base sur cette étude pour lancer le Plan Atelier.

Bruxelles est un des hotspots artistique au niveau mondial, mais y trouver un atelier adapté devient de plus en plus difficile pour les artistes. Nous ne pouvons pas miser uniquement sur la présentation, mais aussi créer des espaces de travail dans la ville. C’est pourquoi nous lançons aujourd’hui une stratégie concrète : Plan Atelier.

« Nous nous basons sur cette enquête pour lancer le Plan Atelier, soit une stratégie concrète pour garantir avec les différentes autorités et les différents acteurs de Bruxelles que tous les artistes de notre Région qui ont besoin d’un atelier aient, à terme, également accès à des espaces de qualité et abordables. Si nous voulons que Bruxelles devienne capitale européenne de la culture en 2030, nous ne pouvons pas uniquement miser sur la présentation, il faut aussi créer des espaces de travail dans la ville. La création d’ateliers et d’espaces de travail pour les artistes aura plus d’importance que jamais au cours de cette législature. Car c’est ce que les artistes demandent en premier lieu, » déclare Pascal Smet, membre du Collège de la VGC en charge de la Culture. « Bruxelles compte parmi les hauts-lieux artistiques du monde et a une attractivité internationale, ce dont nous pouvons être fiers. Mais nous constatons à l’occasion du récent développement urbain que de nombreux artistes ont des difficultés à trouver des ateliers adaptés. » 

Les artistes, nomades dans la ville

Les résultats de l’enquête indiquent que la moitié des artistes professionnels ne peuvent pas vivre de leur métier alors que la majorité d’entre eux y consacrent plus de 30 heures par semaine. Cumuler les petits emplois fait partie de la vie d’artiste, parfois par intérêt, souvent par nécessité financière. Les artistes disposant d’un atelier consacrent au moins la moitié de leurs revenus à leur logement et leur espace de travail. Nos artistes sont apparus comme un groupe vulnérable avec la crise actuelle, c’est ce qu’indique une nouvelle fois l’enquête.

Il y a toujours plus de projets temporaires qui amènent à ce qu’un grand nombre d’artistes perdent leur place en ville et doivent devenir nomades à Bruxelles. Ce qui les expose à l’instrumentalisation et a pour conséquence qu’ils ne peuvent plus se consacrer à leur métier et sont plus souvent occupés à essayer de garder la tête hors de l’eau. Les espaces abordables se font en outre plus rares, les périodes d’utilisation temporaire dans le cadre des immeubles vacants se font plus courtes. Sous la poussée de la spéculation et de la flambée des prix de l’immobilier, les espaces disponibles continuent à se déporter vers l’extérieur du centre-ville.

La VGC débloque un million d'euros

Ces dernières années, la VGC a déjà investi plus d’un million d’euros de moyens pour la création d’ateliers, dans le cadre de son patrimoine propre ou en dehors. La VGC a ainsi ouvert sa propre maison-atelier Gallait à Schaerbeek et a débloqué des subsides pour la rénovation et la création d’atelier dans des organisations comme Needcompany, Ultima Vez, Peeping Tom, HISK et Recyclart. Pour ce qui est du patrimoine propre de la VGC, les centres communautaires sont souvent inoccupés pendant l’été. Depuis 2017, 7000 m² ont donc été mis à disposition de 75 artistes ou collectifs par le biais des résidences d’été. Un nouvel appel ouvert pour les résidences d’été suivra le mois prochain et la maison-atelier rouvrira ses portes pour une résidence de longue durée.

« Nous voulons désormais donner de la cohérence à ces diverses initiatives pour en faire à long terme également une politique durable et partagée pour notre ville. Dans le cadre de mes compétences en matière culturelle, je tiens à assumer mon rôle de catalyseur de cette politique, j’ai donc dressé un plan concret. Nous rassemblons divers partenaires au sein d’une task-force Plan Atelier, car sa réalisation ne peut réussir que par une collaboration efficace et transversale. Je vais à nouveau débloquer un million d’euros pour poursuivre le déploiement de cette politique artistique au cours de cette législature », affirme Pascal Smet. 

« Les artistes de Bruxelles se retrouvent de plus en plus souvent bloqués dans un jeu de chaise musicale d’utilisations temporaires, il leur est donc plus difficile de créer des liens avec leur environnement de travail. En outre, le manque de biens immobiliers sociaux accessibles et abordables signifie que dans notre recherche d'espace, nous sommes involontairement en concurrence avec d'autres communautés qui luttent pour trouver ou maintenir leur place dans la ville. Ce plan vise à donner un cadre aux alternatives que les artistes mettent souvent eux-mêmes en œuvre, afin que la Bruxelles de 2030 ne soit pas seulement capitale culturelle, mais aussi capitale de la solidarité » – Level Five/Permanent.

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